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Le Global Research Institute of Paris (GRIP) de l'Université Paris Cité en partenariat avec le laboratoire du LIGUE de l'Université de la Manouba en Tunisie organisent un colloque sur le thème « Engagement sociétal des organisations et durabilité en Afrique : catalyseurs de résilience face aux crises multiples ? » La RSE en Afrique a émergé dans les années 1990, en parallèle avec la montée en puissance de la mondialisation et de la sensibilisation aux questions sociales et environnementales (Muthuri et al., 2012). À cette époque, les entreprises occidentales ont commencé à adopter des pratiques de RSE dans leurs opérations africaines, notamment dans le secteur de l'extraction minière (Hamann & Kapelus, 2004). La pression internationale a joué un rôle clé dans l'adoption de la RSE en Afrique. Des organisations internationales, des ONG et des investisseurs ont encouragé les entreprises à adopter des pratiques plus responsables. De plus, certains pays africains ont élaboré des réglementations (cf. loi sur les sociétés d'État et la RSE en Afrique du Sud de 2009, loi sur la RSE au Nigeria de 2011, loi tunisienne sur l'Entreprise Socialement Responsable (ESR) de 2018, etc.) et des codes de conduite pour promouvoir les comportements socialement responsables (Code de Gouvernance d'Entreprise en Égypte de 2008, Charte de la RSE au Maroc de 2010, etc.). Au-delà des évolutions du cadre institutionnel de la RSE, on note que le continent africain est l'un des plus touchés par le dérèglement climatique alors même qu'il est à l'origine d'une proportion relativement faible de gaz à effet de serre (3-4% des émissions mondiales). Si la COP27 organisée à Charm El-Cheikh en Egypte s'est conclue par un accord qualifié d'historique avec la création d'un fonds de pertes et dommages et par la reconnaissance de la dette climatique des pays riches envers les pays pauvres, de nombreuses questions se posent toujours pour l'avenir du continent et sa transition énergétique. Ces questions concernent, par exemple, la mise en place effective des mécanismes du financement climatique, notamment ceux proposés lors de la COP27 ainsi que les capacités des Etats et autres acteurs africains à faire face à l'urgence climatique dans un contexte de crises économiques, de disparités sociales et de configurations institutionnelles très différentes entre les pays. Dans ce contexte, l'organisation d'un colloque international autour de l'engagement sociétal des organisations en Afrique a pour objectifs principaux de créer un espace de dialogue et d'échange entre différents types d'acteurs. Tout d'abord, les chercheurs, dans la mesure où la RSE dans les pays en voie de développement reste encore un champ de recherche émergent et en construction (Jamali & Karam 2018; Ben Rhouma & Koleva, 2020). Une partie de la littérature examine la RSE en Afrique dans une perspective critique (Muthuri et al., 2012 ; Seriki, 2020), en pointant par exemple les phénomènes de « découplage » et d'« hypocrisie » organisationnels, notamment dans les pratiques sociales et environnementales des multinationales opérant dans la région. D'autres recherches récentes (Sun et al. 2020 ; Aljuwaiber, 2021) mettent en évidence la portée des initiatives entrepreneuriales locales dans la gestion des enjeux de développement durable. C'est le cas notamment des études contextualisées sur l'entrepreneuriat des femmes, faisant apparaître l'influence de l'écosystème sur la légitimité des femmes entrepreneures dans les pays en développement et sur l'accompagnement au leadership (Tahir-Metaiche, 2013 ; Alexandre et Karabsheh, 2019 ; Akouwerabou et al., 2021). Au-delà des chercheurs, ce colloque est ouvert aux représentants des réseaux internationaux, régionaux et nationaux de la RSE, des entreprises, des ONG, etc. qui œuvrent à la promotion et la mise en place des pratiques de RSE. Les contributions attendues pourraient porter sur l'un des axes ci-dessous sans pour autant être exclusifs : • Comprendre et analyser les interactions entre les différents types de dynamiques autour de l'engagement sociétal (institutionnelles / organisationnelles, exogènes / endogènes) qui sont à l'œuvre à l'échelle du continent africain en prenant en compte la diversité des modèles qui peuvent émerger au sein d'un continent très diversifié, avec des économies en développement à différents stades et une grande variété de cultures et de défis socio-économiques. • Interroger les portées et limites de ces différentes dynamiques dans un contexte où les crises auxquelles fait face le continent africain ne cessent de s'accentuer (crises humanitaires, politiques, environnementales, conflits armés, défis économiques et sociaux, migrations internes et externes). • Croiser les regards sur ces dynamiques dans une perspective comparative avec les dynamiques dans d'autres régions du monde. • Promouvoir la compréhension des enjeux d'engagement sociétal spécifiques à l'Afrique et stimuler l'adoption de pratiques responsables.

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